zéro déchet

Dans le contexte actuel de crise environnementale, face au dérèglement climatique et à l’épuisement des matières premières, la philosophie du zéro déchet est bien plus qu’une tendance : elle représente une réponse urgente à un monde en proie à la surconsommation. Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique) la quantité de déchets produite est en perpétuelle hausse, avec une moyenne de 500 kg par Européen par an. Pourtant chaque citoyen peut à son échelle faire des efforts et inverser cette tendance en optant pour le zéro déchet.

L’histoire du mouvement zéro déchet

Si l’on doit la popularité du zéro déchet à une prise de conscience collective face à l’impact environnemental de la surconsommation, les prémices du mouvement prennent racines durant la seconde moitié du XXe siècle plus précisément dans les années 1970.

À cette époque, une poignée d’individus commençait déjà à prendre des mesures pour réduire sa consommation et par extension sa production de déchets.

En 1997, en France est créé le Centre national d’information indépendante sur les déchets (CNIID), le précurseur de Zero Waste France, une association à but non lucratif (Loi 1901) militant pour « réduction des déchets et une meilleure gestion des ressources.réduction des déchets et une meilleure gestion des ressources ».

Une accélération du mouvement dans les années 2000

L’engouement vers cette démarche s’est intensifié dans les années 2000. En 2004 le concept de zéro déchet est officiellement défini par le « Planning Group of the Zero Waste International Alliance ».

Par la suite, la France s’engage fermement dans cette direction, mettant l’accent sur la prévention avant même le recyclage, notamment avec le lancement en 2004 du tout premier programme national de limitation des déchets. La décennie suivante est marquée par la parution de multiples publications dédiées à l’initiative du zéro déchet, notamment l’ouvrage de Béa Johnson Zéro déchet, une française installée aux États-Unis dont la famille ne produit plus qu’1 L de déchets par an.

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Depuis, de nombreux adeptes, entreprises et organisations à travers le monde ont adopté cette philosophie, transformant la tendance zéro déchet en un mouvement global. Une tendance plus que nécessaire pour lutter contre des fléaux comme le gaspillage alimentaire ou le sur-emballage pour préserver la planète.

Les bases du mouvement Zéro déchet : la règle des 5R

La règle des 5R est un concept inventé par Béa Johnson, qui, rappelons-le, a réussi à réduire sa production de déchets annuelle à seulement 1L. Un score plutôt impressionnant pour une famille de quatre personnes. Voici en détail quels sont les principes de la règle des 5R.

1) R comme Refuser

La première initiative pour adopter le zéro déchet est de savoir refuser. L’idée générale n’est pas seulement de faire l’impasse sur un sac en papier dans un magasin ni de demander à ses avis de cesser toute forme de cadeaux. Il s’agit d’une démarche raisonnée qui consiste à évaluer la nécessité de chaque objet ou produit du quotidien et de se demander si son impact environnemental justifie son existence. Les objets publicitaires, par exemple, finissent souvent à la poubelle sans avoir servi ne serait-ce qu’une fois. Dans le meilleur des cas, ils prennent la poussière sur une étagère ou trainent au fond d’un tiroir. En refusant ces produits, vous réduisez une source de déchets importante…

2) R comme Réduire

Contrairement aux idées reçues, adopter le zéro déchet ce n’est pas forcément cesser tout type de consommation. En effet, certains objets ou produits restent indispensables à notre survie personnelle. Plutôt que d’interdire, le zéro déchet prône la réduction de sa consommation, notamment en remettant en question nos habitudes d’achat impulsif. A-t’on réellement besoin d’acheter des nouveaux vêtements pour chaque grande occasion alors que le marché de l’occasion regorge de pièces qui ne demandent qu’à être portées ? Est-il réellement pertinent d’avoir une dizaine de paires de chaussures, de pulls, de jeans, alors qu’un nombre plus raisonnable ferait tout autant l’affaire ? La réponse est non.

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3) R comme Réutiliser

Chaque objet auquel vous trouverez une nouvelle utilité est un objet qui ne finit pas à la décharge. Des pots de confitures peuvent faire d’excellents conteneurs pour le vrac, des vieux t-shirts peuvent faire office de chiffons pour la maison et même des meubles hors d’âge peuvent avoir droit à une nouvelle vie. Il suffit simplement d’être un brin créatif. Réutiliser les objets pour réduire leurs impacts sur l’environnement est également un précepte important dans le zéro déchet.

4) R comme Rendre à la terre

Les déchets organiques, tels que les épluchures de légumes et les restes de repas, peuvent être compostés pour créer un fertilisant riche pour les plantes. Ce processus, au-delà de réduire les déchets, vise à combattre l’érosion des sols et participe à faire croître des plantes sans produits chimiques. Transformer ses déchets en compost sera d’ailleurs bientôt obligatoire pour tout le monde. D’après le site Service-public.fr, dès le 1er janvier 2024, chaque particulier devra mettre en place une solution pour trier ses déchets organiques.

5) R comme Recycler

Le recyclage, bien que crucial, reste une solution de dernier recours dans la pyramide des 5R (l’initiative la plus importante reste le fait de « refuser ». En effet, même si le processus est essentiel ne serait-ce que pour les déchets des poubelles qui ne peuvent être réutilisés, il consomme de l’énergie. Les capsules de café font partie de ces déchets difficilement recyclables. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises spécialisées dans ce secteur proposent des capsules réutilisables… Des alternatives bien moins polluantes et demandant moins de matériaux.

Les avantages du Zéro déchet

Adopter le zéro déchet est un choix de vie bénéfique sur de nombreux plans et offre même des avantages insoupçonnés.

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1) Les bienfaits pour l’environnement

Le zéro déchet participe directement à réduire la pollution terrestre et marine. Vous avez certainement vu les effets dévastateur des sacs en plastique dans les océans ou l’usage du coton non recyclable dans les produits d’hygiène… Le premier atout du zéro déchet est justement de limiter son impact sur l’environnement, pas de manière marginale, mais concrètement.

2) Pour la santé

Les produits chimiques présents dans les emballages peuvent contaminer la nourriture. En limitant la production de déchets et surtout en évitant d’acheter des produits sur-emballés, vous réduisez le risque quant à votre santé. De même que si vous avez l’habitude désormais de fabriquer vous-même vos produits d’entretien ou vos produits cosmétiques, avec des ingrédients naturels, vous limitez votre exposition aux perturbateurs endocriniens. Que du positif !

C) Pour faire des économies

Si à première vue certains produits zéro déchet peuvent sembler plus chers, notamment à cause de certaines marques qui surfent sur la vague du greenwashing, en réalité investir dans des produits réutilisables ou durables vous fait économiser de l’argent sur le long terme (à condition de ne pas tomber dans le piège de certaines entreprises peu scrupuleuses). Une gourde d’eau réutilisable coûte par exemple plus cher qu’une bouteille en plastique jetable, mais le retour sur investissement sera assez rapide à obtenir…

D ) Pour la société

En bannissant la surconsommation de votre quotidien, en refusant les petits cadeaux de telle ou telle entreprise fait pour un panier bien garni, vous participez à éduquer les habitudes de consommation ce qui à terme devrait être un objectif pour chaque citoyen. C’est en montrant soi-même l’exemple avec des pratiques respectueuses de la planète et de l’environnement, qu’ensemble nous pourrons faire évoluer les mœurs.

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