Aujourd’hui l’alimentation représente 22 % de l’empreinte carbone totale d’un français et représente l’un des postes auquel on doit le plus d’émission de gaz à effet de serre après le logement et le transport. Néanmoins pour réduire son impact sur l’environnement, consommer responsable et participer à son niveau au développement durable, il existe un ensemble d’initiatives faciles à mettre en place pour adopter une alimentation durable.
Au sommaire de cet article, quelques conseils pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre, des conseils que tous les êtres humains peuvent appliquer afin de devenir des êtres davantage éco responsables.
Privilégier les circuits courts et mettre l’accent sur les fruits et légumes de saison
Pensez-vous qu’il est réellement utile d’acheter des mangues ou des fruits de la passion, importés par avion de l’autre bout du globe, compte tenu du bilan carbone que cela implique ? Est-il vraiment nécessaire de consommer des tomates en plein mois de février, sachant qu’elles sont élevées artificiellement dans des serres qui consomment énormément d’énergie ? Avez-vous absolument besoin d’acheter des bananes ou des oranges épluchées vendues dans un emballage en plastique ? La réponse est bien évidemment non.
Adopter une alimentation écoresponsable, c’est déjà privilégier les produits cultivés en France, et plutôt les circuits courts de vente que les grands distributeurs qui ont souvent la main un peu lourde sur les contenants. Pour ce faire, vous avez la possibilité de vous fournir directement auprès du producteur, de faire vos courses au marché ou de vous adresser à une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP). Vous pouvez trouver la liste des AMAP près de chez vous sur le site internet de La Ruche qui dit Oui ! ou en consultant la carte de France du réseau-AMAP.
C’est aussi plus généralement manger mieux. On ne compte plus les aliments ultra-transformés proposés dans la grande distribution et qui contiennent un ensemble de composants nocifs pour la santé : huile de palme, hormones, perturbateurs endocriniens…
Prévenir et éviter le gaspillage alimentaire pour réduire son empreinte carbone
Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées, ce qui correspond plus ou moins à un tiers des aliments fabriqués dans le monde. Pourtant, chacun à sa manière peut mener des actions pour éviter très simplement le gaspillage alimentaire notamment en :
- Faisant la distinction entre la date limite d’utilisation optimale (mention : « à consommer de préférence avant …») et la date limite de consommation (mention : à consommer jusqu’au…). La date limite d’utilisation optimale (DLUO), valable pour le riz, les pâtes, les conserves, les biscuits, les produits surgelés… signifie que l’aliment peut être consommé après la date sans danger pour la santé, même s’il est possible qu’il perde en partie ses qualités gustatives ou des qualités nutritionnelles. La date limite de consommation (DLC) qui s’applique aux produits frais et périssables indique que l’aliment est susceptible de présenter un risque pour la santé. Ainsi, si vous avez devant vous un produit dont la DLUO est dépassée, inutile de le jeter, tout au plus les saveurs ne seront peut-être pas au rendez-vous. Cependant, si s’agit d’un aliment périssable et que la DLC est dépassée, dans ce cas-là vous n’avez pas trop le choix.
- optant pour quelques achats dans des commerces engagés dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Si la plus connue reste Too Good To Go et qu’il est parfois possible de se payer un festin à moindre frais, vous pouvez également tout simplement vous servir dans le frigo « anti-gaspi » de votre supermarché.
- achetant moins, planifiant vos repas (afin d’éviter les restes, bien que si des restes il y a, ce sont autant d’occasions pour faire de nouvelles recettes avec) et en triant votre réfrigérateur pour éviter d’oublier des aliments frais et louper les dates limites de consommation. Vous avez également l’alternative de congeler les produits qui arrivent bientôt à la date de péremption. (Attention cependant à la consommation énergétique de votre congélation).
Modérer sa consommation de viande bovine
L’élevage intensif de la viande bovine est la source principale des émissions de CO2 et de la consommation d’eau et de dégradation de l’écosystème, c’est-à-dire de déforestation. En effet, pour élever du bétail, il est nécessaire de créer de vastes zones de pâturage et donc de raser bon nombre d’arbres. Des ressources naturelles si précieuses.
Côté bilan carbone, à titre indicatif, 1 kg de viande de bœuf équivaut à 27 kg de gaz à effet de serre, un score loin d’être négligeable. Cela étant principalement dû au méthane produit par les bovins outre les ressources nécessaires pour des élevages intensifs et peu respectueux de l’environnement.
… et de viande en général pour une alimentation durable
Si adopter une alimentation ecoresponsable c’est limiter la viande bovine, il en est de même pour la viande porcine et les produits issus d’un élevage aviaire qui même si respectivement, ils ont un impact 2 à 4 fois moins important, restent un poids important pour l’écologie et ce, sans compter le respect parfois douteux de la condition animale. Pourtant ce ne sont pas les alternatives qui manquent.
Bien que les détracteurs du flexitarisme martèlent l’argument de l’apport en protéine, ce ne sont pas les sources de protéines végétales qui manquent. Bon nombre de légumineuses en contiennent assez pour répondre à l’apport recommandé journalier tout en présentant un bilan carbone bien plus positif. Et c’est ce, sans compter la diversité de sources de protéines présentes dans les fruits de mer ou les poissons issus d’une pêche responsable qui peuvent largement remplacer la viande bovine.
Face à l’urgence de limiter l’impact de l’élevage bovin et la consommation de viande, de nouvelles alternatives émergent. Il est par exemple possible de parler du cas de l’entomophagie, le fait de manger des insectes. Même si cette tendance alimentaire ne va pas sans son lot de scepticisme, nul doute que dans les prochaines années, elle devrait se généraliser auprès du grand public.
Acheter en vrac et bannir le suremballage pour participer au développement durable
En France, 70 % du marché de l’emballage concerne l’alimentation avec bien évidemment des conséquences néfastes sur l’environnement. La plupart sont en plastique, un matériau pétrochimique, loin d’être un allié santé. Qui plus est, les emballages finissent souvent dans l’océan…
Pourtant, si l’on y réfléchit bien, la plupart des emballages sont tout à fait dispensables et ne servent qu’à des vertus marketing. Pour vous engager dans une démarche plus eco responsable, vous pouvez déjà restreindre l’achat de produits présentant une quantité déraisonnable d’emballage, notamment dès lors qu’il s’agit de pâtes, de riz, de céréales ou de légumes secs, mais aussi de farine, sel, sucré, épices, etc.
Peu de matériel requis, mais un gros geste pour la planète
Pour acheter en vrac, il vous faudra seulement faire l’acquisition de quelques bocaux en verre pour la conservation des produits non périssables ainsi que de sacs en tissus réutilisables (privilégier le coton bio) et de cabas. De cette façon votre consommation d’emballage fondra à vue d’œil et vous aurez également une meilleure visibilité sur votre réserve de nourriture ce qui par extension limitera le gaspillage !
Il faut aussi savoir qu’il est également possible d’acheter de manière plus eco responsable des liquides comme de l’huile ou du vinaigre, en particulier dans des magasins bio.
Et puisque vous êtes en très bon chemin pour prendre de bonnes habitudes, vous pouvez en profiter pour investir dans du bee wraps (emballage alimentaire à la cire d’abeille réutilisable) et de produits ménagers respectueux de l’environnement pour nettoyer votre cuisine écologique !
Être éco responsable, même en dehors de chez soi
S’il est assez simple de modérer son impact carbone en cuisinant à la maison, et en ayant la main sur les aliments achetés, il est un peu plus difficile de se montrer eco responsable une fois à l’extérieur.
Néanmoins qui dit difficile, ne dit pas impossible. Certaines chaînes de production à l’instar des fast-foods ont la réputation d’être adeptes de pratiques douteuses dès lors qu’il s’agit de l’environnement, même si des efforts sont régulièrement entrepris par les enseignes.
Encore une fois, entreprendre un changement d’habitudes du jour au lendemain est compliqué, mais si petit à petit vous révolutionnez votre quotidien, et limitez vos passages dans ce type d’enseigne, vous deviendrez un consommateur éco conscient et trouverez aussi par vous-même de nouvelles façons de devenir plus responsable.
Quant aux restaurateurs, de plus en plus d’individus s’engagent justement en bannissant la viande issue d’un élevage intensif, souvent nourrie aux hormones de croissance, en adaptant leurs menus et en menant un ensemble d’autres actions pour proposer des plats davantage eco responsables sans influer sur le prix de leurs services.
Par exemple, l’Association Bon pour le Climat dresse sur son site internet une liste d’établissements (hôtellerie et restaurant) ayant adopté une politique, un savoir-faire et des pratiques plus responsables notamment en « privilégient le végétal, avec des produits de saison si possible d’origine locale. »
Environnement : quels sont les avantages à adopter une alimentation écoresponsable ?
Contrairement aux idées reçues, adopter une alimentation éco responsable ne signifie ni se priver ni moins bien manger. Bien au contraire, en consommant davantage des produits issus d’une agriculture biologique, en privilégiant les circuits courts et les petits producteurs, et en limitant la viande et les produits ultra-transformés dans votre assiette, vous avez la possibilité de composer des menus gourmands, healthy, mais aussi plus économiques.
En changeant vos (mauvaises) habitudes d’achat, vous ferez non seulement un énorme geste pour la planète en limitant votre impact environnemental et vos émissions de gaz à effet de serre, mais qui plus est, vous ferez du bien à votre portefeuille ce qui n’est pas du luxe compte tenu de la conjoncture et de l’hyper inflation à laquelle nous devons tous malheureusement faire face.
En espérant que la lecture de cet article vous a été instructive. Si vous aussi vous avez d’autres astuces clés à partager pour adopter une alimentation durable au quotidien, n’hésitez pas à faire part de vos recommandations dans l’espace commentaire !