Bien loin d’un simple effet de mode, le upcycling ou surcyclage est particulièrement plébiscité pour son impact positif sur l’environnement.
Qu’est ce que l’upcycling ? Quels sont les avantages de l’upcycling ? Comment se lancer dans l’upcycling, sont tant de sujets que nous allons aborder dans cet article.
Qu’est ce que l’upcycling ?
La définition de l’upcucling est on ne peut plus simple. L’upcycling c’est un concept consistant à récupérer des matériaux usagés pour les transformer en nouveaux objets de valeur supérieure ou égale à celle de l’objet d’origine. Ainsi, des palettes de transports de marchandises peuvent être transformées en mobilier ou en tête de lits…
Grâce au upcycling des vieux vêtements déchirés qui auraient dû finir en serpillère, servent à créer de nouvelles pièces venant garnir une garde robe…
Le upcyclage est depuis longtemps déjà tendance dans les pays en voie de développement. En Europe, c’est au cours des années 1990 que le terme a été propulsé par le décorateur intérieur allemand Reiner Pilz opposant le recyclage traditionnel (downcycling) à l’upcycling.
Aujourd’hui, l’upcycling est de plus en plus populaire dans la mode, notamment dans la mode et la décoration d’intérieur et reste une solution innovante – qui demande certes un brin de créativité – pour réduire notre impact sur l’environnement, et pour cause ! Le upcycling permet de réduire la quantité de déchets finissant à la décharge, de limiter l’exploitation des ressources naturelles tout en donnant une seconde vie à des objets – et une vie « haut de gamme » – qui auraient autrement été jetés.
Quelle est la différence entre recyclage et upcycling ?
Le recyclage traditionnel implique la transformation de matériaux en nouvelles créations de « moindre qualité ». Ce qui bien qu’étant bénéfique pour limiter l’impact sur la planète reste finalement largement insuffisant et ne permet que de « sauver les meubles » En effet, pour recycler, il faut des infrastructures et ces infrastructures sont souvent énergivores et gourmandes en eau…
En revanche, l’upcycling permet de créer des objets originaux, uniques, qui plus est de qualité supérieure (d’où le « up »), le tout en utilisant des matériaux déjà existants, sans nécessiter ou presque de traitement ni de ressources, si ce n’est du temps ! De cette façon, il est possible de limiter la consommation de matières premières et de s’inscrire dans une démarche de développement durable. Pour résumer la différence principale entre le recyclage et le upcycling, c’est que le upcycling apporte une réelle valeur ajoutée et ce, à moindre frais !
Le surcyclage au service de la mode
L’un des domaines dans lequel l’upcycling a le plus le vent en poupe, c’est l’industrie de la mode, où il offre une alternative durable à la fast fashion. Les créateurs peuvent ainsi réutiliser des matériaux récupérés pour créer des vêtements et accessoires uniques et originaux comme des sacs à main, des robes, des pantalons ou des vestes.
Ainsi il n’est plus rare de trouver sur le marché des robes de mariée fabriquées à partir de patchwork de vêtements blancs ou de créations plus originales comme des objets fabriqués à partir des articles des marques de luxe.
Sachant qu’un Français jette chaque année l’équivalent de 11 kg de vêtements et que le textile représente la seconde industrie la plus polluante, de telles initiatives ne peuvent être que encouragées ! Le seul bémol étant que les pièces de vêtement produites à partir de l’upcycling sont parfois plus chères, ceci étant dû au fait qu’il faut parfois plusieurs heures de travail pour offrir une seconde vie à un vêtement.
Art de l’upcycling dans la décoration intérieur
L’upcycling est également très populaire dans le domaine de la décoration intérieure, offrant une alternative durable aux articles de décoration traditionnels et permet d’économiser de la matière première. Des meubles anciens peuvent être transformés en de nouvelles pièces uniques. Une vieille porte retravaillée peut se transformer en tête de lit, une échelle peut devenir une étagère à livres design et 100 % tendance, un tambour de machine à laver peut être utilisé comme table basse…
Parfois, il n’y a même pas besoin d’aller trop loin pour upcycler des objets… Des bouteilles en verre peuvent être transformées en vases et personnalisées à souhaits, des vieux livres peuvent être transformés en porte-revues et des chutes de tissus peuvent être utilisées pour créer des coussins originaux, si tant est que l’on sache un minimum coudre ! En fin de compte l’upcycling n’a pas réellement de limites…
Les entreprises engagées dans le upcycling
Face à l’avènement de l’upcycling dans les pays anglo-saxons et en Europe, de nombreuses entreprises en ont fait leur spécialité ou du moins consacrent une partie de leur collection aux créations upcyclées. Voici quelques exemples de marques engagés dans le upcycling :
- Patagonia : Cette marque de vêtements a récemment lancé la collection « ReCrafted » dont l’objectif est de proposer de nouvelles pièces à partir de vêtements jugés inutilisables. La marque s’était déjà précédemment illustrée dans le fait de permettre aux consommateurs de faire réparer auprès de l’entreprise, les vêtements usés.
- Emmaüs : Si Emmaüs est un organisme assez populaire notamment en matière de ventes d’objets de seconde main, il dispose également depuis 2017, d’un studio de design « Les Résilientes X Emmaüs Alternatives », qui propose des objets de décoration de maison fabriqués à partir des dons faits à l’association invendables. Un bel objectif !
- Rothy’s : La marque de chaussures Rothy’s quant à elle utilise des bouteilles en plastique recyclées pour créer des chaussures durables, élégantes et de qualité.
- Nowmade Wear : Nowmade Wear est une marque de prêt-à-porter féminin dont les pièces sont issues du upcycling. Leur atelier de confection est basé en région parisienne et les tissus achetés en France. Leur maître mot ? Participer activement au cycle de vie du vêtement en donnant une seconde vie aux tissus non utilisés.
- Amour Collective : Amour Collective est également une marque française, qui met à l’honneur le upcycling jusqu’au processus d’emballage. En effet, chaque produit est proposé dans un emballage fabriqué à partir de vieux papier peint recyclé.
Bien évidemment, il ne s’agit que d’un maigre exemple des entreprises du secteur engagées, et la pratique du upcycling reste aussi assez populaire chez les petits artisans, qui bien que n’ayant pas pignon sur rue, produisent aussi des pièces qui méritent tout autant le détour.
Comment se former au upcyclage ?
S’il est tout à fait possible de consommer plus responsable en se tournant vers les marques proposant des produits issus de l’upcycling, il reste également tout à fait envisageable de fabriquer soi-même un objet upcyclé. Se former est assez simple. Déjà, il existe un nombre incalculable d’ateliers ou de cours créatifs dédiés au upcycling. Vous pouvez chercher du côté du site Fabrikable (www.fabrikable.fr) pour trouver une idée d’atelier près de chez vous. Ensuite, vous pouvez également vous tourner vers des livres DIY comme Couture upcycling de Léa Sionneau ou encore Rien ne se perd, tout se récupère: Déco et accessoires issus de vos armoires de Anna Rose Patterns dont la lecture vous ouvrira de nouveaux horizons ! Enfin n’hésitez pas à puiser votre inspiration sur des sites comme Pinterest qui pullule de tutos pour apprendre à tout un chacun à faire ses propres créations upcyclées.
Les limites du upcycling : une pratique dangereuse ?
Bien que l’utilité du upcycling ne soit plus à prouver et qu’il s’agit d’un moyen efficace pour réduire son usage de matière première, cette pratique a tout de même des limites. Si vous avez la volonté de vous lancer dans la créations de nouveaux objets, il vous faut rester attentif à la composition des matériaux que vous utilisez.
En effet, certains objets anciens, notamment les bijoux peuvent contenir du nickel, du plomb ou du cadmium, des métaux nocifs pour la santé. Au XIXe siècle, il était également courant de produire de la vaisselle ou de la déco en ouraline, un vers dans lequel a été incorporé de l’uranium… Le radium quant à lui a été utilisé dans l’horlogerie jusqu’en 1963. Et c’est ce sans compter les solvants, les colles et les vernis que l’on retrouve dans les peintures ou certains meubles bien plus récents.
Les palettes de bois par exemple, qui sont très usitées dans l’upcycling peuvent elles aussi présenter un risque, d’une part selon l’endroit où vous les récupérez (dans la rue, elles peuvent être contaminées par de la moisissure, de l’urine, insectes, etc.), d’autre part à cause du traitement du bois. Par exemple, si la palette porte la mention MB (bromure de méthyle), fuyez, il s’agit d’un gaz toxique. En revanche, si elle porte le sigle HT, vous pouvez la prendre à condition qu’elle soit en bon état…
Pour conclure, l’upcycling c’est oui, à condition d’être certain quant à la qualité et provenance des matériaux utilisés. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir.